Source La Chaîne Météo (http://actualite.lachainemeteo.com) :
En liaison avec les intempéries qui touchent actuellement le Sud-Est de la France, la commune d’Anduze (Gard), et dans une moindre mesure celle de Générargues, ont été touchées par une tornade. Survenu aux alentours de minuit du 3 novembre, l’événement n’a duré que quelques minutes mais a provoqué une coupure de courant dans plus de 14 000 foyers du Nord du département. Une trentaine de toitures ont été endommagées, une cinquantaine d’arbres ont été arrachés ou cassés, de nombreuses branches et caillous ont été projetés sur plusieurs kilomètres.
Source KERAUNOS (www.keraunos.org) :
Une tornade d'intensité modérée (bas de l'échelon EF2) a frappé plusieurs communes du département du Gard, le 3 novembre 2011, à 22h25 TU. Le phénomène, qui s'est développé au sein d'une structure orageuse de nature supercellulaire, relève de la catégorie des tornades mésocycloniques. La tornade a traversé un secteur accidenté, sillonné de nombreux vallons, qui n'ont pas affecté la trajectoire de la tornade, mais qui ont en revanche affecté le champ de vent local autour du tourbillon et produit notamment un évasement important de la zone de dommages.
Caractéristiques :
- intensité maximale : EF 2 soit des vents de 175 à 220 km/h
- distance parcourue : 13 kilomètres
- largeur moyenne : 250 mètres (50 mètres au départ, localement 500 mètres à Générargues)
- communes traversées : DURFORT-ET-SAINT-MARTIN-DE-SOSSENAC, TORNAC, ANDUZE, GÉNÉRARGUES, SAINT-SÉBASTIEN-D'AIGREFEUILLE
- type de terrain : prairies, forêts de feuillus et/ou de conifères, systèmes culturaux et parcellaires complexes, zones industrielles et commerciales, tissu urbain discontinu
- principaux dégâts : toitures endommagées (>20%), gros arbres déracinés ou étêtés, poteaux électriques (bois) brisés net, arbres parfois imposants brisés net près du sol, poutres métalliques et grumes de bois de 300 à 400 kilos projetés à 100 mètres, une poutre arrachée d'un bâtiment agricole et fichée dans une propriété voisine, des éléments de toits significatifs propulsés à plusieurs centaines de mètres.
Une enquête de terrain, menée en trois phases successives, a été effectuée par Christophe Ferré et Guillaume Artigue pour l'Observatoire. Elle a permis d'attester le passage d'un phénomène tourbillonnaire dont la largeur s'avère assez remarquable entre le nord d'Anduze et l'ouest de Générargues. Plusieurs mesures sur place ont permis de retenir une largeur maximale de dégâts de 500 mètres.
La zone de convergence, qui détermine l'axe de translation suivi par le cœur de la tornade, a été établie grâce au pointage minutieux de l'ensemble des arbres et des pylônes électriques jetés à terre dans ce secteur, et dont le sens de chute indique sans conteste qu'ils ont été enveloppés dans un vaste système de vents circulaires. Cette information s'est vérifiée plus particulièrement au nord de la zone d'activités d'Anduze, à proximité d'une scierie. Le même constat a pu être effectué dans le périmètre d'un restaurant situé à l'ouest de Générargues.
Phénomènes :
Les dégâts observés et leur répartition ont de toute évidence été influencés d'une part par la vitesse de translation élevée de la tornade, et d'autre part par la nature accidentée du terrain qu'elle a traversé.
En effet, les tornades dotées d'un déplacement rapide présentent régulièrement une zone de dommages asymétrique par rapport à l'axe de déplacement du tourbillon. Cette zone de dommages est alors fortement développée sur la droite de la trajectoire dans le cas des tornades à rotation cyclonique, et sensiblement plus réduite sur sa partie gauche. Cet état de fait a par exemple pu être constaté - quoique dans des proportions sensiblement moins importantes - dans le cas de la tornade de Hautmont. C'est ici la vitesse de translation de la tornade et les vents propres générés par elle qui viennent soit se conjuguer (portion droite de la trajectoire), soit se contrarier partiellement (portion gauche). L'extension horizontale de la zone de dommages se trouve dès lors accrue d'un côté et réduite de l'autre.
La forte extension horizontale de la zone de dommages, outre l'élément précédent, s'explique aussi par la traversée d'une cuvette naturelle antre Anduze et Générargues. Le passage de la tornade a de toute évidence généré un "appel d'air" dans les vallées avoisinantes, qui ont alors généré un flux de très basses couches fortement canalisé en direction de la tornade. C'est donc en toute logique que l'ensemble de la vallée a concentré de puissants vents cycloniques et subi de ce fait des dommages périphériques nombreux. Une tornade d'intensité similaire en zone de plaine aurait vraisemblablement affecté différemment le territoire traversé.
On note enfin que la tornade a eu un contact au sol relativement chaotique, notamment entre Anduze et Générargues, et tout particulièrement au niveau des berges du Gardon-d'Anduze. Il est probable que les importantes variations de relief aient perturbé le flux au niveau du sol, surtout dans un contexte de translation rapide.
Si la plupart des dégâts observés s'apparentent à une tornade d'intensité EF1 - compte tenu notamment des sols très humides qui ont facilité la chute des arbres -, quelques dommages plus sévères localisés autour de la scierie (projection d'objets lourds et d'éléments de toitures) et à l'ouest du cimetière de Générargues (arbres vigoureux brisés net près du sol et projections diverses) atteignent l'intensité EF2, au niveau bas de l'échelon. Le couloir de dégâts, d'une largeur comprise entre 50 et 200 mètres environ jusqu'à Anduze, s'élargit ensuite considérablement jusqu'à Générargues, avant de retrouver une largeur plus raisonnable lors de la phase de dissipation du phénomène.