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17 août 2014 7 17 /08 /août /2014 11:39

Source Keraunos (www.keraunos.org) :

Le 10 août 2014 dans l'après-midi, une tornade de faible intensité (haut de l'échelon EF1, vents estimés de 135 à 175 km/h) traverse 24 communes de l'Artois et frappe plus particulièrement la Herlière, Achicourt, et Athies (Pas-de-Calais), où des dégâts parfois importants sont observés sur la végétation.
La tornade d'Achicourt présente une trajectoire exceptionnelle de 41 kilomètres, soit la troisième trajectoire la plus longue parmi tous les cas français recensés à ce jour. Elle s'est déplacée presque linéairement de l'OSO vers l'ENE. Par ailleurs, elle s'inscrit dans un outbreak de tornades (épisode de tornades groupées) qui totalise au moins 3 cas en France (et plusieurs autres dans le Bénélux) pour la journée du 10 août 2014, dont celui de Landrecies (Nord) et de Gueux (Marne).
En tous points de la trajectoire, les dégâts les plus importants sont constatés en bordure nord-ouest du couloir (200 mètres en moyenne), tandis que des aspirations importantes (jusqu'à 250 mètres supplémentaires) sont généralisées sur toute la partie Sud-Est. Un sens de rotation cyclonique est constaté pour cette tornade.
Le phénomène, qui n'a provoqué aucun blessé grave, a été vu par de nombreux témoins de l'agglomération arrageoise, qui décrivent la tornade comme un "énorme tourbillon qui avançait à vive allure". Fait peu habituel compte-tenu de la longueur de la trajectoire parcourue, la tornade n'a produit au maximum de son intensité que des dégâts d'intensité EF1 (haut de l'échelon). L'intensité EF2 est approchée par places, mais les indicateurs restent tous en-deçà des critères EF2, notamment dans les caractéristiques des projections. Les dommages les plus significatifs ont été constatés au domaine de la Bazèque (commune de la Herlière), à Achicourt, et dans la vallée de la Scarpe (commune d'Athies). L'essentiel des dommages rencontrés partout ailleurs présentent les caractéristiques d'une tornade d'intensité EF0 (ou bas de l'échelon EF1).
La tornade d'Achicourt s'est formée dans un contexte particulièrement dynamique pour un mois d'août, au sein d'une limite frontale instable, à caractère de front froid.
Un rapide flux d’ouest/sud-ouest était alors en cours de mise en place sur la France et le proche Atlantique. Le courant-jet, très rectiligne et à forte composante zonale, pénètre sur la France en journée et véhicule un thalweg d'altitude très dynamique, piloté par un minimum principal calé sur le nord de l'Atlantique. Ce dernier impose une nette inflexion au courant-jet, ce qui positionne le Nord - Pas de Calais dans une configuration simultanée de sortie gauche et entrée droite de jet, fortement diffluente et génératrice d'un soulèvement dynamique marqué.
Dans ce flux rapide circulent de fortes advections froides à l'étage moyen, le long d'un axe sud Irlande - Manche. Les températures s'abaissent rapidement sous les -20°C vers 5.500 mètres d'altitude, ce qui témoigne d'un flux particulièrement dynamique.
Cette forte dynamique d'altitude est venue interagir avec les restes de l'ex-cyclone tropical Bertha, formé dix jours plus tôt près des Antilles. Ce dernier a en effet été repris dans la circulation perturbée de l'Atlantique nord pour finir sa course sur le sud de l'Angleterre ce dimanche 10 août, tout en subissant un ultime creusement. C'est à son passage que le potentiel orageux est devenu sérieux sur le nord et le nord-est de la France, notamment par suite de fortes advections chaudes et humides en basses couches. Celles-ci ont en effet généré d'une part une instabilité latente assez marquée (MULI jusqu'à -4 K sur la zone frappée par la tornade) et d'autre part des niveaux de condensation particulièrement bas.
L'hélicité relative associée sur l'épaisseur 0-1 km s'en trouve accentuée à l'avant immédiat du front froid, avec des valeurs simulées proches de 120 m²/s² sur le Nord - Pas de Calais. L'ensemble est associé à un renforcement des cisaillements profonds, qui avoisinent alors 25 m/s.
La tornade d'Achicourt s'est formée sous une cellule orageuse active, qui a commencé à se structurer sur la Somme, aux environs de 15h15 locales. Cette cellule s'est constituée sur une limite frontale à caractère de front froid, étirée du Poitou à la mer du Nord sous la forme d'un long QLCS morcelé, composé de multiples cellules orageuses. L'image radar ci-contre montre explicitement cette ligne en partie orageuse, précédée par un premier axe orageux préfontal entre Bourgogne et Lorraine.
 
La cellule orageuse en question s'est intensifiée peu après 15h30 locales, lors de son passage de la frontière entre Somme et Pas-de-Calais. La tornade se forme quelques minutes plus tard, vers 15h45 locales, puis la cellule présente de fortes réflectivités jusqu'aux environs de 16h15, heure à laquelle elle pénètre sur le département du Nord. Elle quitte ensuite la France pour la Belgique tout en s'affaiblissant, dans les environs de Mouchin.
L'analyse détaillée convergent vers une vitesse de translation comprise entre 85 et 90 km/h. Ceci permet d'établir que le contact au sol de la tornade a duré approximativement 28 minutes, ce qui est considérable.
L'étude de la signature radar de cette cellule orageuse mène à la conclusion d'une supercellule LT de variante HP. Cette tornade est donc considérée comme de nature mésocyclonique et conséquemment supercellulaire.
Les images satellite mettent en évidence la présence de sommets pénétrants (overshooting tops) sur le flanc sud-ouest de la cellule orageuse, ce qui constitue un élément classique pour les structures supercellulaires.
Il est par ailleurs intéressant de noter que l'activité foudre générée par cette cellule s'est concentrée exclusivement au nord de la trajectoire de la tornade. Il s'agit d'une observation effectuée régulièrement dans les cas de supercellules, les environs immédiats de la tornade étant surtout affectés par une activité électrique intranuageuse importante, tandis que les chutes de foudre se retrouvent majoritairement dans les courants descendants avant.
 
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commentaires

E
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